Filipe dit Toner, d’origine portugaise, naît en France en 1978 et grandit au sein d’une famille ouvrière et immigrée. Il passe son enfance à Strasbourg. C’est à l’âge de 10 ans qu’il manifeste un vif intérêt pour le dessin et l’artistique en général. Ses parents l’encouragent dans sa démarche en l’inscrivant à des cours de dessin. A 15 ans, il intègre les cours du soir de l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg.
Sensible aux cultures alternatives, il plonge avec curiosité et fascination dans l’univers du graffiti et veut en découvrir toutes ses facettes. Il peint alors ses premières fresques sur les murs des terrains vagues de son quartier. A sa majorité, il emménage à Lyon dans le cadre d’un apprentissage professionnel dans le secteur du bâtiment et commence à pratiquer, en parallèle, un graffiti plus sauvage, qu’il avait déjà découvert sur Strasbourg auprès d’autres graffeurs. Tout s’accélère pour lui quand il rencontre un célèbre collectif de graffeurs lyonnais. Son graffiti prend alors une dimension plus urbaine, se libère des codes, avec une identité artistique assumée, qui lui ressemble. Il s’essaye sur différents supports et dans différents lieux, tous plus underground les uns que les autres. Son univers musical est aussi source d’inspiration : rap, métal et électro rythment son travail.
Au fur et à mesure, Toner développe un style de personnages qui construit sa notoriété. Il dessine et peint beaucoup de sujets féminins à la façon Pin-Up, prenant à loisir des postures fantasmagoriques et coquines, flirtant avec l’érotisme et la provocation. Filipe Toner aime le charnel et abolit les codes, détournant les corps et les visages de femmes imaginaires, à la fois poétiques, trash et hyper-sexualisées, comme des chimères sorties de son imagination.
Aujourd’hui son travail s’est diversifié sur différents supports (fresques murales de grande envergure, toiles, sculptures, face painting…) et médiums (bombes aérosol, peinture acrylique, posca, encre…). Toner varie les thèmes et les univers (cultures tribales et primitives, science-fiction, fantaisie…). Multi-influences, son style se rapproche du manga japonais et s’inspire de la BD américaine, de la culture underground graffiti, de la culture jeux vidéo et du tatouage.